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3 mesures phares en matière de santé annoncées par notre premier ministre, le 4 juillet dernier

Première mesure emblématique : le paquet de cigarettes à 10€. Cette hausse sera significative (+40%) mais progressive. Elle démarrera en 2018 et s’échelonnera dans le temps jusqu’à atteindre 10€ à l’horizon 2022.
3 mesures phares en matière de santé annoncées par notre premier ministre. Cosem - Centres médicaux France

L’objectif affiché d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, est que « la génération qui naît aujourd’hui soit la première génération sans tabac ». Un enjeu de taille quand on sait que les adolescents fument de plus en plus tôt et qu’aujourd’hui en France 80 000 personnes décèdent chaque année du tabagisme.

Le tabac est déclaré par l’OMS première cause de mortalité mondiale.

 

La mesure sera t-elle utile ?

L’interdiction de fumer dans les lieux publics puis l’instauration du paquet neutre ont marqué en leur temps une avancée importante de la lutte contre le tabagisme. Mais aucun gouvernement n’avait osé jusqu’à présent opter pour une hausse massive du coût du tabac. Résultat : la France est classée seulement en 20e position en terme de coût des cigarettes et un Français sur trois est fumeur. La pression des lobbyings du tabac ou des buralistes y serait-elle pour quelque chose? Peut-être bien : parfaitement informés de l’impact de cette mesure, ces derniers la redoutent d’autant plus. Elle s’est en effet avérée efficace partout où elle a été adoptée. Ainsi, aux Etats-Unis, où le prix du paquet de cigarettes a augmenté de 350% en l’espace de 24 ans, la consommation a baissé de moitié. En Australie, pays précurseur en la matière, moins de 15% des habitants se disent fumeurs. Au Royaume-Uni et en Irlande, devenus respectivement le cinquième et le sixième pays où les cigarettes coûtent le plus cher, le nombre de fumeurs a considérablement diminué. La corrélation entre le coût de la cigarette et le nombre de fumeur est ainsi clairement établie.

 

Deuxième mesure : l’extension de la vaccination obligatoire à onze vaccins

Le discours d’Edouard Philippe est sur le sujet de la vaccination très directif, selon les vœux de sa ministre Agnès Buzyn. Dès 2018, le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants de moins de deux ans sera ainsi étendu à onze au lieu des trois actuels pour parvenir à la liste suivante : diphtérie, tétanos et poliomyélite (tous trois déjà obligatoires), haemophilius influenzae B, coqueluche, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, méningocoque C et pneumocoque. Tous ces vaccins seront remboursés à 100% par la sécurité sociale.

Cette mesure est une réponse à la résurgence de maladies que l’on croyait disparues telles que la rougeole. « Dans la patrie de Pasteur, ce n’est pas admissible que des enfants meurent encore de la rougeole », a déclaré le Premier ministre.

Les huit nouveaux vaccins étant déjà conseillés depuis longtemps, nombreux sont les parents et les pédiatres à estimer que cette obligation va simplement entériner la situation actuelle. Imposée à tous, ils permettront en revanche une meilleure couverture vaccinale.

Pourtant, une polémique récurrente divise les Français : il s’agit des dangers supposés de certains vaccins, qui seraient notamment fabriqués avec des adjuvants à base d’hydroxyde d’aluminium. Chez de rares patients, ces substances auraient des effets secondaires indésirables voire induiraient des pathologies neurologiques. Au regard de ce risque, non prouvé à ce jour, les experts de santé publique et les milieux médicaux affirment que la vaccination reste la meilleure arme de santé publique. En l’occurrence, les huit nouveaux vaccins sont unanimement recommandés par les autorités de santé. Mais il est vrai que l’innocuité de l’aluminium vaccinal injecté à répétition tout au long d’un calendrier vaccinal étendu mérite des études complémentaires.

 

Troisième lot de mesures : le zéro reste à charge

Edoua3 mesures phares en matière de santé annoncé par notre premier ministre, le 4 juillet dernier. rd Philippe a confirmé la volonté du gouvernement de rompre “le cercle vicieux du renoncement aux soins” et annoncé entre autres mesures  la suppression d’ici la fin du quinquennat du reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives.

Les modalités de cette mesure restent cependant évasives. Concernant les lunettes par exemple, parle-t-on de tous les types de verres ou de certains seulement, de toutes les montures, des équipements complets verres + montures ? Et quid surtout du financement?

Estimé à 4,4 milliards d’euros par le Président de la Mutualité Française Thierry Baudet, le financement est non seulement extrêmement lourd mais également très complexe car il concerne de nombreux acteurs en présence. Parmi eux et non des moindres, la Mutualité Française justement, qui fédère la majorité des mutuelles en France, pointe ainsi la nécessité de contrôler le prix des équipements pour éviter une dérive perverse, contre productive mais inévitable : l’augmentation des cotisations des assurés. La logique est mathématique : si le coût des dispositifs médicaux continue à progresser, les mutuelles vont devoir débourser des montants de plus en plus importants pour maintenir leur part convenue; ces remboursements supérieurs se répercuteront immanquablement sur les cotisations des adhérents.

Le CNSD (Confédération nationale des syndicats dentaires) a quant à elle profité de l’annonce du Premier ministre pour faire valoir que le tarif conventionnel imposé aux chirurgiens-dentistes depuis des décennies ne correspondait pas aux coûts réels de fonctionnement d’un cabinet dentaire et ne pourrait plus se maintenir indéfiniment. Sous-entendu : le futur panier de soins pris en charge par la Sécurité sociale devra prendre en compte une revalorisation incontournable des actes de soins.

Faisons le pari que cette mesure généreuse suscitera de nombreux débats et son lot important de réformes préalablement à sa mise en place opérationnelle. Un travail difficile et de longue haleine. D’où la nécessité de réunir au plus vite toutes les parties prenantes autour d’une table : assurance maladie obligatoire, mutuelles et autres assurances complémentaires, syndicats de professionnels de santé, fabricants et distributeurs de montures, verres, prothèses dentaires et auditives, et bien entendu usagers, premiers concernés…

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