De nombreuses pathologies, plus ou moins fréquentes, plus ou moins graves, relèvent de la neurologie.
De près ou de loin, on peut considérer qu’aujourd’hui en France un quart de la population est touchée dans son entourage par une maladie neurologique :
– Entre 800 000 et 900 000 personnes pour la maladie d’Alzheimer
– 500 000 pour l’épilepsie
– 100 000 à 120 000 pour la maladie de Parkinson
– Au moins 80 000 pour la Sclérose en Plaques
– 130 000 cas d’AVC par an
Sont également du ressort de la neurologie des pathologies moins graves : céphalées, migraines, neuropathies.
La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative (atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale) caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne. C’est la plus fréquente des démences du sujet âgé.
Devant toute démence, un bilan sanguin et d’imagerie doit être réalisé, à la recherche d’une cause curable. Un bilan neuropsychologique, en consultation mémoire, permet de poser le diagnostic et de programmer une prise en charge médico-sociale. Si les traitements médicamenteux sont peu efficaces, de nombreuses activités, permettant de réduire les troubles du comportement, peuvent être proposées (il s’agit de danse, musique, stimulations sensorielles, luminothérapie, etc), ainsi qu’une prise en charge en rééducation orthophonique.
Environ 0,5 % de la population est concernée par cette maladie avant 65 ans, 2 à 4 % après. Mais cette proportion augmente fortement avec l’âge, pour atteindre 20 à 25 % de personnes atteintes après 80 ans. Les femmes sont 2 fois plus touchées que les hommes. Près d’un million de personnes souffrent ainsi de démences de type Alzheimer en France, et ce nombre pourrait doubler d’ici 2020.
L’épilepsie
L’épilepsie est une maladie neurologique mal connue, qui touche près de 500 000 personnes en France, dont la moitié a moins de 20 ans. Elle se caractérise par la répétition de crises imprévisibles, soudaines et souvent très brèves, qui prennent des formes très diverses. C’est la raison pour laquelle il faut parler « des épilepsies » et non de l’épilepsie.
La forme la plus spectaculaire est la crise convulsive généralisée tonicoclonique, mais il existe de très nombreuses autres manifestations (mouvement anormal limité à un membre, perte de contact, confusion, etc)
Ces crises qui surviennent par surprise ont longtemps entouré la maladie d’un halo de mystère. Aujourd’hui, on sait que son origine est cérébrale et liée à des décharges anormales au sein de réseaux de neurones que l’électro-encéphalogramme peut enregistrer.
L’épilepsie peut également être symptomatique d’une autre maladie sous-jacente, et un bilan sanguin et d’imagerie cérébrale est à réaliser lors d’une première crise.
Le diagnostic d’épilepsie se fait sur la symptomatologie et un bilan normal n’élimine pas le diagnostic.
Dans la majorité des cas, les patients sont soulagés sous traitement médicamenteux adapté.
Maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est une affection dégénérative du système nerveux central. Les zones spécifiquement atteintes sont les neurones producteurs de dopamine (système dopaminergique).
Trois types de symptômes font évoquer ce diagnostic : tremblement de repos, akinésie (ou difficulté à faire le mouvement), rigidité musculaire cédant par à-coups (on parle de « roue dentée »)
Rarissime avant 45 ans, la maladie de Parkinson atteint les sujets plus âgés : 1 % de la population est concernée après 65 ans, et le pic de fréquence se situe autour de 70 ans.
On compte environ 100 000 malades en France, et 8 000 nouveaux cas se déclarent chaque année.
Il existe des traitements médicamenteux permettant d’améliorer les symptômes. Une prise en charge en kinésithérapie peut être également nécessaire.
La sclérose en plaques (SEP)
La SEP est définie comme une maladie neurologique chronique, souvent invalidante, qui touche uniquement le système nerveux central (cerveau et moelle épinière).
Après de multiples hypothèses, un consensus admet que la SEP appartient aussi aux maladies auto-immunes. C’est-à-dire que le système de défense du malade, engagé dans la lutte contre les attaques extérieures (microbes), s’emballe et attaque les propres cellules de l’individu, pour des raisons encore mal connues. Dans le cas de la SEP, c’est la myéline du système nerveux central qui est altérée. La myéline est une substance constituées de lipides qui protège et isole certaines fibres nerveuses, comme le plastique des fils électriques ; elle améliore également la conductivité de l’influx nerveux.
La SEP est une maladie du jeune adulte – l’âge moyen de début des symptômes est de 30 ans – et qui touche plus particulièrement les femmes (sex ratio de 1,7). A travers le monde, plus de 2 000 000 de sujets sont atteints par la SEP, 80 000 en France. Cette pathologie représente la première cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires.
Le diagnostic de la SEP est particulièrement difficile. Dans 85 % des cas, elle se manifeste dans un premier temps sous forme de poussées avec des symptômes très variables d’une personne à l’autre : troubles moteurs dus à une faiblesse musculaire, signes oculaires entraînant une gêne visuelle, troubles de l’équilibre, troubles urinaires ou sexuels…
L’Accident vasculaire cérébral (AVC)
Parfois nommé attaque cérébrale, l’accident vasculaire cérébral (AVC) désigne l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau transportant le sang dans le cerveau, dont il résulte une privation d’oxygène. L’AVC est une urgence médicale : il peut être fatal et, dans la moitié des cas, il entraîne des séquelles d’autant plus importantes que le traitement aura été retardé.
L’accident vasculaire cérébral est la première cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer) et la troisième cause de mortalité en France. Il touche chaque année environ 130 000 nouveaux patients en France. Après un premier AVC, le risque de récidive est important, estimé entre 30 et 43 % à cinq ans.
Le premier facteur de risque est l’âge. Les personnes présentant un trouble cardiaque, des troubles de la circulation sanguine, des migraines, une polyglobulie (nombre élevé de globules rouges) ou une apnée du sommeil ont un risque supérieur à la moyenne. D’autres facteurs de risque sont communs avec toutes les maladies cardiovasculaires : hypertension artérielle, hypercholestérolémie, diabète, tabac, alcool, mauvaise alimentation, sédentarité.