Changer le paradigme du « tout médicament » pour favoriser la prévention est l’un de ses axes forts. S’ajoutent l’amélioration de l’accès aux soins, la réforme de l’hôpital, la modernisation de la médecine et l’amélioration du droit des patients. Un programme très ambitieux si l’on considère l’impuissance relative des précédents gouvernements à réduire les coûts du système de santé tout en optimisant ses performances.
La prévention favorisée
Le constat est malheureusement simple : on soigne bien les pathologies quand elles sont là, mais on les prévient mal. Le nouveau gouvernement a prévu de mobiliser plus fortement les professionnels de santé pour éviter le développement des maladies chroniques (diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers, obésité, etc.).
En effet en première ligne dans cette démarche de prévention, ils seront financièrement incités à y prendre une plus grande part.
Ceux qui sont en formation consacreront un à trois mois de leur temps à des opérations de prévention, dans le cadre d’un “service sanitaire”. La lutte contre le tabagisme sera l’un des objectifs majeurs de cette prévention, afin que “la génération qui naît aujourd’hui soit une génération sans tabac”.
L’accès aux soins facilité
Faciliter l’accès aux soins, c’est d’une part réduire le reste à charge des personnes, et d’autre part, lutter contre la pénurie de professionnels de santé.
Côté reste à charge.
Votre couverture santé devrait s’améliorer. Choisir un contrat de complémentaires santé ne sera plus un calvaire : les mutuelles et assurances devront proposer les 3 mêmes types de contrat santé et faciliter ainsi leur comparatif et le jeu de la concurrence. Elles pourront bien entendu proposer librement des garanties complémentaires.
Lunettes, prothèses dentaires et auditives représentent le poste de dépense de santé le plus lourd et certains y renoncent faute de moyens. Afin de lever ce frein à l’accès aux soins, leur remboursement à 100 % est annoncé d’ici 2022. Cette générosité sera rendue possible par les baisses des prix de vente de ces appareillages escomptées par le nouveau gouvernement grâce à plus de transparence dans les prix et la concurrence entre fabricants.
Votre professionnel de santé en revanche ne sera plus obligé de vous proposer le tiers payant.
Enfin, certains médicaments seraient vendus à l’unité, ce qui représente une piste d’économies massives pour la Sécurité sociale et la possibilité pour chacun de nous d’éviter tout gaspillage.
Côté pénurie de praticiens.
Pour faire face au manque de professionnels de santé dans certains départements français, le numerus clausus imposé aux étudiants en santé sera levé. L’installation des praticiens de santé sera facilitée dans les maisons de santé dont le nombre doublera d’ici 2022, permettant une répartition plus harmonieuse de l’offre de santé.
De nouvelles structures pour alléger l’hôpital public
L’hôpital public souffre d’un engorgement préjudiciable à la qualité des soins et contre-productif en matière de maîtrise des dépenses de santé. Afin d’améliorer son efficience et d’en réduire les coûts, des “maisons de répit” et des “centres de soins de suivi” permettront à certains patients de bénéficier, après leur hospitalisation, d’une prise en charge adaptée dans des structures d’accueil détachées.
Le développement de la télé-médecine
Votre médecin ou spécialiste pourra vous proposer dans quelques années une consultation à distance, si votre pathologie le permet. Pour accompagner cette évolution, l’utilisation accrue des objets connectés permettra le suivi de vos marqueurs de santé et leur transmission fluide à votre médecin et à l’ensemble de l’équipe de professionnels impliquée dans votre parcours de soins. Au-delà de cette optimisation du suivi médical, l’enjeu de la télé-médecine et de la médecine connectée est aussi la réduction des frais de déplacement inutiles, poste qui pénalise fortement le budget de la Sécurité sociale.
Le renforcement du “droit à l’oubli”
Les personnes qui ont subi une maladie grave par le passé, considérées comme présentant un risque aggravé de santé, se voient fréquemment refuser la souscription de certaines assurances, dont l’assurance emprunteur obligatoire dans le cadre d’un emprunt immobilier. Cette “double peine” représente une injustice évidente face à laquelle le “droit à l’oubli” est une revendication légitime. Le gouvernement de E. Macron souhaite aller plus loin que la législation actuelle, notamment pour les anciens malades du cancer et de l’hépatite B, en les dispensant de mentionner leur maladie dès 5 ans et non 10 ans après sa rémission.