Cette opération nationale est conçue pour inciter de manière positive les fumeurs à arrêter le tabac pendant trente jours, durant tout le mois de novembre.
Un point sur les services offerts et l’occasion de passer en revue les différentes modalités du sevrage tabagique et de rappeler les méfaits du tabac.
Le Mois Sans Tabac : accompagnement personnalisé et soutien collectif
L’attente des fumeurs qui souhaitent arrêter est très forte et la qualité de l’accompagnement au sevrage déterminante dans leurs chances de succès. Près de six fumeurs sur dix ont envie de mettre fin à leur tabagie et près de 30% font une tentative chaque année.
C’est fort de ces constatations que l’opération Mois Sans Tabac a mis en place sa deuxième édition en novembre 2017. Décliné sur tous les supports internet, mobile et réseaux sociaux, le Mois Sans Tabac propose un arsenal d’outils complémentaires pour à la fois informer sur les méfaits du tabac, motiver les candidats et les suivre dans la durée.
Le point fort du dispositif est de proposer un accompagnement hyper personnalisé grâce à une application smartphone de coaching dédiée au sevrage qui prend en compte votre rapport au tabac, vos habitudes de vie et la nature de vos motivations. Facebook et Twitter relaient activement les messages clés du programme.
Autre spécificité 2017: l’opération mise sur l’élan collectif avec la possibilité de rejoindre une équipe pour vivre ce moment avec d’autres personnes qui souhaitent arrêter le tabac et partagent votre style de vie. Ainsi, dès l’inscription sur le site tabac-info-service.fr, vous êtes invité à rejoindre une des seize équipes thématiques et/ou une des dix sept équipes régionales proposées par Santé publique France. Agissant également en tant que groupe sur Facebook, les équipes thématiques représentent, sur une mode humoristique, les modes de vie des participants (fêtard, pantouflard, …) ou l’aide au sevrage choisi (patch, coach, cigarette électronique…). Ils vous permettent de discuter, d’échanger et de partager vos astuces et conseils sur l’arrêt du tabac. Si vous ne vous reconnaissez pas dans les groupes proposés, libre à vous d’en créer un nouveau avec votre famille, vos amis ou au sein de votre entreprise… L’esprit collectif introduit une émulation et le soutien d’une communauté qui peuvent faire la différence dans le cadre de ce défi difficile que représente l’arrêt du tabac.
Pour incarner ce soutien et le faire exister hors du virtuel, des fans zones #MoisSansTabac s’installent dans douze grandes villes françaises et offrent aux fumeurs la possibilité d’échanger avec des professionnels de santé et de participer à des jeux et des animations. Un kit complet #MoisSansTabac est remis sur place et disponible dans certaines pharmacies.
Les moyens du sevrage tabagique
Les aides remboursées
De nombreux professionnels de santé non médecins ont l’autorisation de vous délivrer une ordonnance de substituts nicotiniques : chirurgiens-dentistes, infirmiers, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes. Et, depuis le 1er novembre 2016, cette ordonnance vous permet d’être remboursé d’un forfait de 150 euros pour l’achat de patch, gomme, pastille ou inhalateur…
Comment fonctionne chacun de ces moyens de sevrage ?
Le patch : il se colle à même la peau toute la journée et se retire le soir au coucher. Il diffuse la nicotine de façon lente et régulière par voie transdermique, soulageant les symptômes de manque sans créer le pic nicotinique de la cigarette et sans créer de nouvelle dépendance. Votre médecin définit le dosage en nicotine du patch en fonction de votre degré de dépendance, le principe étant que la dose de nicotine délivrée par le patch soit suffisante pour compenser votre apport habituel des cigarettes. Ce dosage doit diminuer progressivement jusqu’au bout du traitement qui dure de six semaines à six mois selon votre disposition au sevrage. Leur efficacité est indubitable : ils doublent, voire triplent les chances d’arrêt du tabac à un an. Une fois votre patch en place, renoncez totalement à la cigarette car vous risquez un surdosage en nicotine.
Les gommes à mâcher et comprimés à la nicotine : ce sont des « bonbons » contenant de la nicotine qui se libère lentement dans la bouche puis dans le sang, envoyant au cerveau le signal de la récompense attendue. Ils doivent être sucés lentement, au moins pendant quelques minutes, afin d’éviter des effets secondaires tels que maux de gorge ou brûlures d’estomac. Ils sont très utiles en réponse instantanée aux envies irrépressibles de tabac qui surviennent au cours du sevrage et peuvent compromettre sa poursuite. La dose quotidienne est en moyenne de huit à douze gommes par jour en début de sevrage et va diminuant jusqu’au jour où vous êtes capable de vous en passer.
L’inhaleur : c’est un embout en plastique dans lequel se fiche une cartouche qui, quand on l’inhale, délivre environ 5 mg de nicotine sous forme de micro gouttelettes. Comme les gommes ou comprimés, il permet de soulager rapidement le symptôme du manque et son utilisation a vocation à diminuer avec le temps jusqu’au sevrage total. Son intérêt est de ne pas rompre trop brusquement avec le geste du fumeur.
Il est possible de panacher ces substituts mais attention à ne pas vous exposer à un surdosage en nicotine : il se manifeste par des diarrhées, des nausées, des insomnies et l’impression d’avoir trop fumé.
Autres aides
Le Zyban® (bupropion) : c’est un médicament vendu sur ordonnance qui agit sur les neuromédiateurs cérébraux et permet de diminuer l’envie de fumer et les difficultés de concentration associées au sevrage. A échéance de trois mois, il permet de doubler les chances d’arrêter de fumer par rapport à un arrêt sans aide. Au bout de un an, les chances de ne pas reprendre sont encore une fois et demi supérieures.
La cigarette électronique ou vapotage : elle permet de réduire sa consommation de cigarettes, mais pas d’arrêter de fumer. En revanche, même si les études sur sa toxicité restent insuffisantes, de nombreux médecins estiment quelle est largement préférable à la cigarette et la conseillent à leurs patients fumeurs. Les fioles de tabac liquide, plus ou moins dosées en nicotine, permettent de réduire progressivement l’addiction à la nicotine.
L’hypnose, l’homéopathie, l’acuponcture et les psychothérapies comportementales : leur efficacité diffère fortement d’un individu à l’autre et selon les compétences du praticien.
Rappel des nombreux méfaits du tabac
Histoire d’ajouter quelques arguments à votre motivation, petit rappel des nombreux méfaits du tabac.
Fumer 20 cigarettes par jour provoque une hypoxie (baisse de la quantité d’oxygène dans le sang) identique à celle qui accompagnerait un séjour à 2500 mètres d’altitude : c’est dire si le tabac a un impact puissant sur l’organisme. Parmi les 4000 composants nocifs du tabac, rappelons l’action des trois principaux :
La nicotine : c’est le composé responsable de la dépendance au tabac. Elle provoque :
une accélération de la fréquence cardiaque de 15 à 20 pulsations par minute, une augmentation de la tension artérielle et de la consommation d’oxygène par le muscle cardiaque,
un rétrécissement des petites artères à l’origine d’accidents vasculaires, cardiaques et cérébraux,
une augmentation du travail cardiaque,
une perturbation du système de régulation de la glycémie,
une accélération de la dégradation de la vitamine C et une perte des bénéfices de celle-ci.
Le monoxyde de carbone : inhalé avec la fumée, il passe directement dans le sang et prend la place de l’oxygène dans les globules rouges. Le coeur et les muscles ne trouvent plus l’oxygène nécessaire à leur fonctionnement et souffrent dès le moindre effort. L’organisme en sous-oxygénation risque donc des accidents graves au cours de l’effort. C’est le composé responsable de l’intoxication, parfois mortelle, des victimes du feu.
Les goudrons : ils envahissent l’ensemble de l’appareil respiratoire qui se fragilise face aux agressions extérieures (infections, polluants…): la gorge est tapissée de sécrétions paralysant les cils vibratiles et une seule cigarette suffit à bloquer ces cils vibratiles pendant 4 jours. Les goudrons sont également responsables des cancers.
De quoi condamner définitivement son paquet de cigarettes…