Le point sur les éléments clés de la prévention et des pathologies qui vous concernent particulièrement.
Le suivi gynécologique : tout au long de votre vie
Le gynécologue est le médecin le plus consulté par les femmes. Et pour cause : c’est lui qui assure le suivi de votre santé intime, reproductive et hormonale et le bon déroulement de votre grossesse. C’est votre interlocuteur pour le choix de votre contraception et son suivi médical. C’est encore à lui que vous vous adressez en cas de troubles tels que leucorrhées, douleurs pelviennes, démangeaisons, règles douloureuses ou irrégulières, grosseur anormale sur les seins… mais également en cas de désir d’enfant, de problèmes de sexualité, et au moment de la ménopause…
Les visites régulières chez votre gynécologue sont indispensables dans le cadre de la prévention et du dépistage des maladies sexuellement transmissibles et des maladies touchant les seins, l’utérus, les ovaires, la vulve et du vagin.
Le rythme de vos consultations chez le gynécologue
La toute première consultation peut avoir lieu lors de la puberté en fonction des besoins de la jeune fille : fonctionnement des règles, contraception, informations sur les infections sexuellement transmissibles (IST), déroulement des premiers rapports sexuels, etc. Une visite annuelle est ensuite suffisante en cas de prise de contraception.
Pendant la grossesse, la Sécurité sociale prévoit des visites mensuelles auprès de votre obstétricien, jalonnées d’examens divers.
Tout au long de votre vie, votre gynécologue se charge du dépistage régulier des cancers du sein et du col de l’utérus, à travers mammographie et frottis, le frottis permettant par ailleurs de détecter d’autres affections de type mycoses ou bactéries.
En cas de risque avéré de cancers hormono-dépendants (les cancers dits féminins), les visites et examens sont plus rapprochés.
A partir de 50 ans, votre risque de cancer hormono-dépendant est accru et vos visites chez le gynécologue deviennent biannuelles ; une mammographie est par ailleurs réalisée tous les deux ans.
Au moment de la ménopause, vous avez de nombreuses raisons de continuer à le consulter. Il peut vous prescrire un traitement hormonal substitutif (THS), qui nécessite un suivi deux fois par an. C’est par ailleurs le gynécologue qui vous propose un examen d’ostéodensitométrie pour déterminer votre risque d’ostéoporose et le traitement adapté.
Les examens de contrôle réguliers chez le gynécologue
Le bilan pilule
La pilule oestro-progestative peut augmenter le risque cardio-vasculaire de certaines femmes. En cas de prédisposition, d’antécédents familiaux ou de tabagisme, elle est normalement proscrite et votre gynécologue vous proposera alors un mode contraceptif alternatif. (Cf. notre article dédié à la contraception)
Un bilan complet et régulier tout au long de la contraception sous pilule doit être réalisé même au plus jeune âge pour surveiller le risque de thrombose, phlébite et embolie pulmonaire. Ce bilan est avant tout un interrogatoire, un examen clinique et un bilan sanguin permettant de dépister des anomalies métaboliques (cholestérol total, triglycérides et glycémie à jeun) susceptibles d’augmenter le risque cardio-vasculaire. Il convient de le renouveler tous les cinq ans en l’absence de faits nouveaux, plus fréquemment le cas échéant.
Après la ménopause, si vous êtes sous traitement hormonal, le suivi clinique et biologique se poursuit à la fréquence de deux visites par an.
Le frottis pour dépister le cancer du col de l’utérus
Grâce au frottis cervical, la mortalité liée au cancer du col utérin a baissé de 70% dans les pays industrialisés.
Le frottis, indolore, est réalisé par le gynécologue : il prélève sur le col de l’utérus quelques cellules épithéliales qui sont ensuite envoyées à un laboratoire où un cytopathologiste les examine pour identifier d’éventuels lésions précancéreuses ou cancers débutants. Le cancer du col de l’utérus étant asymptomatique, c’est son seul outil de dépistage.
Il doit être réalisé régulièrement, tout au long de la vie sexuelle, une fois tous les deux ans avant quarante ans puis, au-delà, tous les trois ans.
La mammographie pour dépister le cancer du sein
Le cancer du sein est la première cause de décès chez les femmes alors n’ayez pas peur de vous soumettre régulièrement à une mammographie. Certes, cet examen est désagréable puisqu’il consiste à comprimer la glande mammaire pour visualiser par radiographie les tissus présentant des anomalies, mais il sauve des vies. En dépistant les cancers du sein à un stade précoce, il permet des traitements moins lourds et une réduction de 30% de la mortalité.
La prévalence du cancer du sein augmentant significativement avec l’âge et notamment après la ménopause, son dépistage est systématisé et gratuit en France, tous les deux ans, chez les femmes de cinquante à soixante-quatorze ans.
La mammographie est par ailleurs prescrite en cas de boule dans le sein, de douleur ou d’anomalie à la surface du sein (écoulement anormal du mamelon, changement de l’aspect de la peau…). Elle est également réalisée régulièrement en cas de risque familial élevé ou d’antécédents de cancer.
La prévention des cancers génétiques
5% des cancers du sein et des ovaires auraient une origine génétique. Deux facteurs plaident fortement en faveur d’un dépistage de ces cancers : ils sont souvent plus précoces et plus agressifs que les cancers d’origine non génétique, et une personne porteuse (homme ou femme) a une chance sur deux de transmettre son gène défectueux à ses enfants. Le dépistage des mutations génétiques est ainsi proposé depuis quelques années aux femmes dont les ascendants et collatéraux de la branche père et mère ont subi des cancers.
Si vous pensez être concernée par une prédisposition familiale au cancer, votre gynécologue pourra vous diriger vers une consultation d’oncogénétique qui évaluera votre risque avant de vous soumettre à un test génétique. Il s’en suivra si besoin un suivi spécifique, incluant une surveillance rapprochée, plusieurs fois par an.
Les maladies liées à la grossesse
La grossesse n’est pas une maladie mais, du fait des bouleversements hormonaux qu’elle impose à l’organisme, elle peut en révéler les fragilités ou déclencher diverses pathologies. Point sur les plus courantes.
Diabète gestationnel
Certaines femmes développent un état pré-diabétique, dit « gestationnel » au deuxième ou troisième trimestre de leur grossesse. Les conséquences peuvent être chez l’enfant un poids de naissance trop élevé, et ensuite un surpoids et du diabète ; chez la mère : la pérennisation de ce diabète gestationnel en diabète de type 2.
90% des diabètes gestationnels disparaissent heureusement après l’accouchement.
Pendant tout le suivi médical de la grossesse, quel que soit le risque identifié, sont prévus des tests urinaires à la recherche de sucre. Ces tests permettent d’enclencher un traitement le plus rapidement possible pour éviter les complications pour la mère et l’enfant.
Pour éviter le risque de diabète gestationnel, il convient d’adopter un régime alimentaire équilibré et de ne pas doubler les portions comme semble le préconiser la culture populaire. Les femmes en surpoids sont invitées à perdre du poids avant d’envisager une grossesse.
La pré-éclampsie
Même si la plupart des bébés de mères souffrant de pré-éclampsie naissent en bonne santé, cette pathologie obstétricale reste la deuxième cause de décès de la mère et une cause fréquente de naissances prématurées.
La pré-éclampsie correspond à une hypertension artérielle doublée d’une présence excessive de protéines dans les urines rendant le placenta de plus en plus toxique. Elle apparaît après vingt semaines de grossesse, sans que l’on connaisse clairement ses causes et ses mécanismes.
En début de grossesse, votre gynécologue ou médecin traitant évaluera votre risque à travers une prise de sang (mesure des protéines dans les urines), une mesure de la tension artérielle et, si besoin, une échographie. Ce suivi prénatal se poursuivra jusqu’à la naissance en cas de risque avéré.
Seules la naissance et l’évacuation du placenta mettent fin à la pré-éclampsie. Pendant la grossesse, les médecins ne peuvent que traiter l’hypertension de la mère pour éviter une naissance trop prématurée et lui conseiller de s’aliter.
La toxoplasmose
La toxoplasmose est une infection due à un parasite transmis par un animal, souvent un chat, ou bien présent dans une viande insuffisamment cuite, sur des fruits et légumes non lavés ou certains produits non pasteurisés.
Elle est bénigne pour les adultes qui bénéficient d’un bon système immunitaire mais s’avère très dangereuse pour le foetus dont elle contrarie gravement le développement.
Si la mère n’est pas immunisée, une simple prise de sang systématique est réalisée tous les mois pendant la grossesse. En cas de suspicion de toxoplasmose, il existe un traitement médicamenteux qui agit en réduisant le risque de transmission au foetus.
La santé du périnée
Le périnée a longtemps été négligé par les recommandations de santé publique. Pourtant, ce petit muscle, situé entre l’anus et le vagin, est très utile : il maintient à leur place la vessie, l’utérus et l’intestin et contrôle les sphincters de l’anus, du vagin et de l’urètre. Il doit par ailleurs supporter le poids de l’abdomen (trente kilos), ce qui le fragilise dans certaines situations. Or, un périnée relâché génère des troubles tels que fuites urinaires et rapports sexuels moins satisfaisants…
L’incontinence urinaire liée à une perte de tonus du périnée est une pathologie très fréquente : tous âges confondus, près d’un tiers des Françaises déclarent avoir eu un épisode de fuite urinaire au cours du mois écoulé, gênant pour 10% d’entre elles.
Quelles sont les situations qui fragilisent le périnée ?
les grossesses : le bébé appuie sur le périnée qui peut s’affaiblir dès la douzième semaine.
la pratique d’un sport intense peut mettre le plancher pelvien de certaines femmes à rude épreuve à cause des pressions musculaires exercées par la ceinture Mieux vaut éviter les sports à fort impact : course à pied, sports de balle, trampoline, abdos et soulèvement de poids. Et privilégier natation, marche nordique, vélo et pilates.
En cas de surpoids, le poids excessif du tronc appuie trop fortement sur le bassin.
Afin de remuscler le périnée ou de maintenir son élasticité, une pratique quotidienne adaptée est recommandée. En cas de relâchement avéré, votre gynécologue vous prescrira une rééducation du périnée chez un spécialiste. Cette rééducation est désormais systématiquement proposée dans les mois qui suivent un accouchement.
En cas extrême de prolapsus (descente des organes du petit bassin) entraînant une incontinence urinaire sévère, une intervention chirurgicale correctrice peut être envisagée.